Les retombées de la crise sont tangibles sur l’immobilier en général, mais relativement peu ressenti du côté des SCPI, les sociétés civiles de placement immobilier. Grâce à l’excellente stratégie exécutée par les sociétés de gestion, celles-ci ont su maintenir de bons résultats, à savoir un rendement stabilisé et un taux d’occupation qui n’a pas fléchi.
Maintien d’un taux de distribution d’environ 4%
Le taux de distribution a été maintenu à environ 4% pour l’ensemble des SCPI : de rendement et fiscales. Si l’effet de la crise ne s’est pas fait ressentir sur ces dernières, celles de rendement ont quant à elles, subi un certain ralentissement en raison de l’arrêt des activités de ses locataires – qui sont des entreprises. Ce ralentissement touche principalement le règlement des loyers pour quelques-unes des SCPI, celles à prépondérance touristique et commerciale (en particulier en ce qui concerne le commerce non essentiel). Le retard de paiement n’a cependant pas affecté le versement des dividendes, et un taux de recouvrement très satisfaisant a été enregistré, contrairement aux prévisions des spécialistes.
Un taux d’occupation stable
Le taux d’occupation physique quant à lui n’a pas connu de baisse, que ce soit pour les SCPI fiscales que pour les SCPI de rendement. Cela grâce aux mesures assouplies adoptées par les sociétés de gestion, telles que la révision du calendrier de paiement (qui se caractérise pour la plupart pour un report des échéances).
Le taux d’occupation financier en revanche a légèrement chuté pour les SCPI professionnelles, en raison du report des loyers comme indiqué plus haut. De même, les nouveaux immeubles acquis en début d’année n’ont pas trouvé leurs locataires pendant la période confinement de quelques mois, au cours du premier semestre. Cela en raison du report du lancement des entreprises nouvellement créées qui se sont mis alors positionnées en mode observation pendant cette phase critique de l’année.
La reprise des collectes au second semestre
En ce qui concerne les collectes, elles ont progressivement repris vers la seconde moitié de l’année si un gel tangible a été relevé au moment de la survenue du krach financier. Toujours est-il qu’elle n’a pas atteint le volume des années précédentes.
Les SCPI face à la crise : que retenir ?
Tout au long de cette année 2020 marquée par un fort ralentissement économique, les offres et les demandes sur le marché en général connaissent lui aussi un bouleversement notoire. Les entreprises qui proposent les offres se retrouvent en difficulté, certaines ayant dû endosser la suspension de leur activité et la cessation de paiements. Face à cette baisse de l’offre sur le marché, les demandes elles aussi ont massivement fléchi puisque les consommateurs ont été en confinement d’une part, et que leurs ressources ont aussi diminué d’autre part (perte d’emploi pour certains, chute brutale des revenus pour d’autres).
Pourtant, la majorité des épargnants a su trouver à travers les SCPI une valeur refuge exceptionnelle, tout comme l’immobilier physique, en étant accessible à tous types d’épargnants. Leur priorité est en effet de préparer l’avenir grâce à la perception de revenus complémentaires sécurisés, dont ceux provenant de la SCPI. Cette dernière se démarque d’ailleurs par son excellent couple rendement-risque : un taux de distribution tout à fait intéressant par rapport aux autres produits de placement, et des risques mutualisés en raison des spécificités de la SCPI elle-même.
En bref, l’économie mondiale n’a pas affecté ce produit pierre-papier qui, rappelons-le, est exclusivement basé sur de l’immobilier ultra diversifié. Les sociétés de gestion ont par ailleurs adopté des mesures permettant de mieux s’armer contre les éventuels krachs. Même s’il est encore prématuré de prédire l’avenir des SCPI pour 2021, l’impact d’un reconfinement sera moins pénalisant que celui du premier semestre 2020 qui a plutôt été brutal.